La parole est ce qui nous donne notre dimension d’être humain. Que serions-nous sans la parole ?
Parole donnée, parole échangée, mais aussi parole refusée, parole mensongère, parole trahie, parole blessante, …
Je ne parle pas de nos paroles personnelles ou de notre capacité à parler, ce n’est pas le thème de cet article.
La parole de la mère nourrit l’enfant, le fait grandir dans sa dimension spirituelle. C’est le second lait maternel nous dit le Docteur Pierre Matthieu, Médecin anthroposophe… un lait à la fois maternel et paternel celui-là.
Le tout-petit être que nous avons été dès la naissance a été bercé par les paroles aimantes que sa maman et son papa ont exprimé en sa présence.
Seule la parole aimante, c’est-à-dire la parole qui accueille l’enfant et lui ménage une place dans la famille, accompagne et donne du sens à la relation tout en créant un lien profond, illimité, … inaltérable.
Le lait est par nature un lien « matériel » direct, la parole, elle est un lien plus subtil, plus invisible, … un lien ouvert. La parole est à double sens alors que le don du lait est à sens unique. La parole du père et de la mère représentant le sens du pacte ouvert de la confiance donnée, de la promesse entre le père et la mère.
La parole qui accueille l’enfant est par nature un lien ouvert qui crée un espace d’accueil où l’enfant peut grandir en confiance… l’espace offert à l’accueil.
Son support immatériel est le langage. Extraordinaires variétés de la parole… variété des langues ou des dialectes, l’accent, le style, le rythme, la tonalité de la voix, le choix des mots et les mouvements de l’âme : ce que l’on ose dire ou pas, ce que l’on arrive à formuler ou pas, ce que l’on choisit de dire ou pas, le caractère direct ou contourné du message, voire son caractère compulsif, intrusif, les sous-entendus, les maladresses, etc … La part de l’instinct, des mémoires émotionnelles est grande.
Physiologiquement, la voix humaine et la parole sont produites au niveau de l’étage médian du corps, dont les organes, cœur et poumons, ont une physiologie cyclique que l’on peut décrire en terme de temps. Au temps inspiratoire succède le temps expiratoire, de même qu’au temps de la diastole succède celui de la systole.
La parole, par son timbre, son rythme, sa modulation, est le véhicule le plus fidèle de l’émotion et du sentiment. Une personne timide a beaucoup de mal à parler, surtout devant les autres. Une personne amoureuse peut avoir beaucoup de mal à dire « je t’aime » à sa compagne ou son compagnon, etc…
Lorsque nous sommes en colère, le ton de notre voix change et émet des ondes négatives, en nous et autour de nous, donc en « l’autre »… c’est immédiat.
Lorsque la parole devient injonction (tonalité intérieure qui n’a rien à voir avec l’amour qu’un parent ou a pour son enfant ou une personne pour son interlocuteur), le chakra de la gorge se bloque en créant un déséquilibre de la thyroïde. Et, tout aussi immédiatement, un vécu d’autorité injuste s’imprime sous forme de mémoire de peur au niveau des glandes surrénales.
C’est important à mes yeux d’être conscient du pouvoir profond qu’ont nos paroles.
Nous le savons bien, l’enfant n’a pas de recul pour se dire « ma maman ou mon papa est en colère, ce n’est pas grave, il ou elle m’aime ». Si l’enfant
Les paroles sont donc des vibrations émises. Si elles sont positives, calmes et aimantes, elles auront un impact immédiat de confiance et de paix intérieur.
La parole met donc en jeu plus que des mots.
Elle peut devenir une voie d’éveil en s’ auto-observant lorsqu’on parle… s’écouter parler… s’entendre…
Comment je me sens lorsque je parle ? Ai-je des difficultés pour parler ? Avec quelles personnes j’ai plus de mal à m’exprimer ? Qu’est-ce que cela me renvoie par rapport à mon enfance, à mes parents ? (surtout sans jugement)
Lorsque nous parlons fort (très souvent c’est inconscient), c’est pour attirer l’attention, pour convaincre, ou s’affirmer dans le fait d’avoir raison !)… ego quand tu nous tiens !!!!.
Lorsque nous parlons vite, c’est que nous sommes pressés (un peu trop parfois !!!!).
S’écouter parler amène une ou des prises de conscience qui peuvent nous permettrez de guérir notre enfant intérieur tout en libérant l’adulte que nous sommes, de traumatismes anciens limitants et parfois même castrateurs (sans jugement).
La parole est donnée par celui qui écoute et à qui on s’adresse.
Oui, la parole est un outil précieux pour exprimer nos besoins, nos exigences même, parfois nous affirmer, mais d’abord et avant tout, elle est une possibilité donnée par celle ou celui qui est en face, à l’écoute, comme un espace de confiance ouvert par l’accueil de l’autre. Non pas la place occupée par le « moi je », mais l’espace offert par l’accueil, l’échange, le partage.
Le langage vivant vient avec sa Lumière à la main, frapper à la porte de notre nuit.
La lente ascension de l’inexprimable rend la parole lumineuse, empreinte de justesse.
La parole juste est le fruit d’une sagesse millénaire exprimée, offerte, libre.
Entre sens et son, la parole peut être un outil simple et très efficace dans un chemin spirituel. Le fait d’éveiller notre conscience nous ait passer sur le mode qualitatif, qui nous permet de nous connecter à notre espace intérieur où respire le Silence….
Respirer le Silence, le savourer… une expérience vraiment profonde et transformante…. La parole peut devenir un Don, une Grâce, et non une simple production humaine.